jeudi 21 octobre 2010

Télétravail et Qualité de Vie


Déjà j'ai trouvé comment le truc fonctionnait pour répondre...
(private joke : "passer en mode forum").

Donc le télétravail et la qualité de vie (évidemment on parle de nous et pas des autres) ?

Bien, mon point de vue va être un peu conceptuel, c'est un peu mon défaut, tout d'abord il n'y a pas de qualité de vie, mais des Qualités de Vies, à savoir que dès que l'on travaille de chez soi, on fait rentrer physiquement le travail dans sa vie privée (ou le contraire, ça dépend du degré d'investissement ou de surinvestissement de l'individu dans son travail et inversement).

De ce fait, on isolera deux domaines, la qualité de vie professionnelle, et la qualité de vie privée qui sont malheureusement, et je le regrette, dans la plus part des cas parfaitement antinomiques, bien qu’étant intrinsèquement liées. Conceptualiser la notion de « qualité de vie globale » est déjà une projection de convention sociale assez évoluée, c’est, je pense, le sens de la question.

Partant de ce principe, on peut aboutir à une multitude de scénarios et de cas de figure.

Qu’est ce qui préside au télétravail ?

Un choix de vie (ah, déjà on est dans le désir…) « je veux vivre à la campagne, à la montagne, je veux vivre et bosser à mon rythme, la société (les autres) m’emmerde, j’ai une particularité intellectuelle qui fait que quand ça vient ça vient et que quand ça vient pas ça vient pas (cerveau droit) », etc, etc.

Une imposition, open-space et raréfaction des mètres carrés, home office, mutualisations des espaces de travail, dématérialisations de certains services et/ou productions.
« Mr Pignon, dans le cadre de votre contrat et comme stipulé dans l’article XB23.12 alinéa 3 : le collaborateur s’engage à bosser de là ou on lui dira de bosser et à l’instant ou on lui ordonnera de le faire, vous avez 10 mn pour faire vos cartons, un ingénieur passera à votre domicile dès demain matin pour la configuration de votre routeur et de vos paramètres de sécurité ».

Travailleurs intellectuels ou manuels, travail collaboratif séquencé et phasé ou bien indépendant et asynchrone, voilà déjà une quantité de questions importantes qui conditionne la réponse.

Qu’est ce que le télétravail ?

Est-ce une dématérialisation totale d’une fonction ou d’un service de l’entreprise, ou bien est-ce une succession de séquences, 1 jour au bureau de Paris, 4 jours de home office, 5 jours de bureau au siège et le weekend sur les dossiers en retards (ça parle à quelqu’un ?) ?

Est-ce une prise de recul, un choix, une philosophie, ou est-ce la dernière invention du productivisme afin de permettre à un collaborateur de croire gagner en liberté et en indépendance alors qu’il s’agit en fait de l’ultime forme d’aliénation professionnelle ?

Est-ce de la Qualité pour l’entreprise (QoS) ou de la qualité individuelle ? Quel est le mode de rémunération associé, à la tâche, annualisé, mensualisé ? Quelle est la valeur d’échange du prétendu gain en Qualité de Vie ? Combien de temps vous prendra la réalisation d’une tâche vs sa valeur d’échange ?

Bon, voilà pour les questions, passons aux réponses, enfin à ma réponse…

Avant, j’étais un travailleur « normal », je bossais dans une entreprise, avec un bureau, une place de parking et tout ce qui va avec. Mais, notre domaine d’activité, et mes fonctions m’amenaient à bosser aussi de chez moi, les soirs et les week-ends, en utilisant des outils collaboratifs « synchrones » (Visio, webco) avec des interlocuteurs « mondialisés », donc rarement off pendant le 20h00 de qui vous voulez, et quelque fois pas très catholiques, donc susceptibles de bosser pendant la messe de France 2 (je ne la regarde pas, à cette heure soit je dors, soit je m’efforce de me fracturer quelque chose en VTT).

C’était passablement chiant, non pas dans l’absolu, c’est plutôt amusant de se croire projetable et doué d’un don d’ubiquité. Le souci c’est bel et bien de faire la part des choses, et de savoir dire à un Coréen, à un Israélien ou à un Californien que c’est l’heure d’aller coucher les enfants (les miens, et aussi peut-être les leurs).
On arrive assez vite au « oui oui, commencez sans moi, j’arrive tout de suite », ou alors « je termine mon mail et je suis à toi », etc, etc.

Puis, est venue l’aventure personnelle « www.mycompany.com », négociation, « merci, non c’est moi, non j’insiste, on s’appelle, on se fait une bouffe, et sinon pour les vacances tu fais quoi, etc, etc.».

Donc on passe à la phase dure, la phase « maireau ou buson », dossiers, projets, et surtout gestion de son temps et de son agenda, et la va falloir faire preuve de volonté, d’organisation et faire un véritable travail d’éducation vis à vis de son entourage. Je précise que dans mon cas, la gestion du temps est relativement simplifiée par une certaine maitrise des livrables et des délais de ceux-ci. C’est plutôt plus simple qu’avant de ce point de vue.

En revanche, une règle, une seule, s’astreindre à un rythme et à un cadre rigide, établir des règles précises et partagées par tout votre entourage, quand Papa est au téléphone ? Quand Papa est dans son bureau ? Quand Papa est en visioconférence ? Etc. etc.

Donc, et pour conclure ma trop longue intervention, et pour abonder dans le sens de Julie (la précédente intervenante), tout est affaire de contexte.

Qui, pourquoi, dans quel contexte, à quel rythme, avec quel type de contrat, de rémunération, avec quel déclencheur, choisi, subi, sur quel type de mission, bénéfice visé versus bénéfice réel, et surtout, prenez l'avis de votre famille !!!!

Voilà le point de vue d’un homme, de 44 ans, vivant en région Parisienne, avec une épouse absente 15 jours par mois et deux enfants de bientôt 13 et 9 ans.

Le reste, ce n'est que des statistiques.

Comment identifier et retenir les talents ?


De la théorie à la pratique, par expérience, je compléterais l'article en référence par l'importance donnée à la taille de l'entreprise qui « héberge » le haut potentiel (encore faut-il s’entendre sur la notion de haut potentiel).

Dans une PME, le syndrome des mains dans le cambouis amènera dans la grande majorité des cas à une cristallisation des antagonismes et à une escalade du conflit entre le haut potentiel et la direction. Se soldant par un clash. Y compris même si le dirigeant est conscient du potentiel. Il s'agit la d'une simple problématique de confrontation. Pendant que le haut potentiel (toujours mal encadré) « potentialise » les autres se demandent à quoi sert ce drôle de zèbre. Le dirigeant perçoit le potentiel, mais est incapable de l’exploiter, car le revers de la médaille du HP est sa personnalité (donc SA personne dans son unicité, égo, émotivité, etc.) et que le dirigeant à autre chose à faire que de se prendre pour un DRH.

Dans un grand groupe, la problématique sera autre, mais elle aboutira au même constat, un haut potentiel passera fatalement par une remise en cause du système établi, au prétexte que ses tendances créatives sont latentes et ne peuvent être longuement contenues ou refoulées et que son mode de pensée critique est aussi en décalage avec les us et coutumes généralement considérés comme normatifs (t’es qui toi ?). De plus, son mode d'adressage pourra souvent être perçu comme décalé, voire agressif, du fait que précisément le HP ne se positionnera pas d’un point de vue « qui je suis moi » et « ais-je le contractuellement le droit d’avoir un avis à ce sujet ». Un grand groupe, c’est des procédures et une forte culture d’entreprise avec une certaine forme d'inertie (le Corp).

Bref, tous les hauts potentiels ont au moins un point en commun, celui de partir de relativement haut, dans certains cas, ça facilite la montée en puissance, dans d’autres ça dramatise la chute, car celle-ci surviendra de plus haut.

La différence entre les deux scénarios ne repose que sur la capacité de détection et d’accompagnement, plus elle intervient tôt, plus la capacité de réalisation sera importante.
Un bémol toutefois, la France est probablement un des pays les plus à la traîne en matière de détection des potentiels et des talents.

DRH est un métier d’avenir dans notre beau pays, mais attention, les HP sont une matière extrêmement difficile à manier, car comme précisé dans l’article avec poésie « là ou l’herbe est plus verte », ils souffrent aussi d’une certaine forme de cyclothymie et que pour corser le tout, ils lisent aussi très bien entre les lignes.

En conclusion, « Descartes » n’avait pas que des atouts dans son jeu…

mercredi 20 octobre 2010

Internet, Révolution ou Retour aux sources de la « Société » ?


Internet et les réseaux sociaux ne seraient-ils pas la complétude d’un cycle, celui qui ramène les individus au cœur du concept même de la société au sens antique et premier du terme.


Le Web 2.0 et les réseaux sociaux, qui fascinent autant qu’ils effraient les élites (et pour cause…), ne seraient ils pas que la reconstitution moderne de l’Agora Grecque et du Forum Romain, ces espaces polymorphes et publics à l’exact opposé des sanctuaires du savoir et du pouvoir que sont nos institutions modernes.


Leur avènement était prévisible, car il n’est que le prolongement numérique des espaces de liberté de paroles et d’idées qu’étaient leurs ancêtres antiques. Il existe toutefois une légère différence, le gigantisme des opportunités économiques de cette Agora moderne.


L’antiquité offrait cette mixité ou l’interpellation et la parole donnait à chacun la possibilité de participer et d’interagir avec son environnement, L’Agora, et le Forum, étaient des lieux d’échanges, ou le mélange des genres était la règle, en quelques pas l’ont passait de l’échoppe d’un barbier à un débat philosophique (souvent animé par un philosophe dont l’œuvre est encore enseignée de nos jours, voire vénérée…), d’une tribune citoyenne à un tribunal populaire, d’un temple religieux dédié à une divinité locale à un édifice public. Dans cet espace se côtoyaient les élites, l’aristocratie, les citoyens, les gouvernants et les gouvernés. Le tutoiement était la règle, l’interpellation et les joutes orales (dont les traces sont remontées jusqu’à nous) permettaient l’expression et préservaient l’individu de la frustration de se savoir muet, ou muselé.


L’individu pouvait à volonté sortir de sa « spécialisation » ou de sa « fonction » sociale et économique pour entrer en résonnance avec la société globale. Les synapses fonctionnaient encore dans ce le pouvoir central actuel qualifierait aujourd’hui d’anarchie neuronale. Et pourtant ces lieux étaient les garants du lien de la société, ils étaient un cortex invisible.


Hors, qu’elle était la réalité de ces sociétés, faisons nous référence à un âge sombre, ou les sciences, la pensée, les arts, la littérature et la philosophie déclinaient ou était-ce une période faste dont il est encore difficile à nos esprits modernes d’entrevoir la puissance civilisatrice et culturelle. On nous parle du 20ème siècle comme « du Siècle » des découvertes, mais de quoi parlons nous, des avancées de l’humanité toute entière reposant sur les apports de milliers d’hommes et de femmes répartis à travers le monde entier ?


Que dire du siècle de Périclès, limité lui à une simple cité état de quelques milliers d’âmes, fusse-t-elle la plus puissante de son époque, que dire de sa capacité créatrice, quel que soit le domaine, des arts, des sciences, de la philosophie.


Sans entrer dans un pur débat philosophique, on peut alors se questionner sur cette notion de synapses reliant des individus, et non plus d’un corps social cohérent et appréhendable comme tel, la fameuse notion de « masse » et de son corolaire qu’est la « gouvernance » de celui-ci. Parler aux masses, et non aux individus.


Qu’avons nous fait de ces espaces, ou sont-ils passés et pourquoi ont-ils disparus au cours de notre histoire récente. Quel centralisme a imposé cette segmentation de la société, qu’avons nous gagné, ou perdu, dans cette segmentation ?


Au profit de quel centralisme ces traditions ont disparu ?


Chris Anderson y avait apporté un premier élément avec son analogie avec l’Eglise, son réseau (sa hiérarchie et son organisation pyramidale), sa langue unifiée (le latin) et son premier média (la bible).


Hors, de mon point de vue sa réponse est incomplète, il omet, la notion de base qu’est le monothéisme. Je fais uniquement allusion à la dimension de centralisation, et pas à la spiritualité du monothéisme. La croyance unique, le mainstream, la vérité, le dogme, la règle.


La quasi totalité des articles et des réflexions menées sur Internet portent sur les potentialités économiques du réseau (viadeo en est le parfait exemple au travers de sa volonté de monétisation du réseau), cette partie n’est qu’un infime détail de l’impact réel d’Internet, le réseau offre des possibilités économiques insoupçonnées, soit, il en était de même à Venise pour tel ou tel grand armateur, son réseau de l’époque, sa flotte, lui garantissait une position prépondérante et lui offrait une capacité de concentration des revenus similaire à celle d’un leader d’Internet. Plus sa capillarité était importante plus il pouvait se passer d’intermédiaire et plus sa position était prépondérante.


Est-ce bien la le sujet, sommes nous à l’aube d’une rupture, ou bien d’un simple changement d’échelle ?


Sommes nous à l’aube de l’inéluctable émancipation de l’individu, ou bien devant des potentialités infinies d’adressage de celui-ci pour de pures visées commerciales ?

mardi 5 octobre 2010

Du Cartésianisme et du Probabilisme… et lycée de Versailles…


« En France on a pas de pétrole, mais on a des idées ! »


Quelques décennies plus tard, et après que Total soit devenu le 7ème groupe pétrolier du monde, et GDF Suez le 2ème en matière d’énergie, on pourrait raisonnablement penser que nous avons un certain sens de la formule, voire du contrepied.


C’est déjà ça, et ça permet au moins de faire prendre des vessies pour des lanternes, donc de permettre à EDF d’avoir elle aussi un slogan en cas coup dur.


Mais revenons à nos moutons. Nous (les Français) sommes fascinés par le libéralisme anglo-saxon et par ses réussites tant économiques qu’organisationnelles. Nous souffrons d’ailleurs sur ce point d’une forme de naïveté béate qui nous amène à truffer nos discours d’anglicismes divers et « avariés » afin de ne pas passer pour des abrutis finis lors des réunions hebdomadaires que nous avons elles aussi empruntés aux mêmes fournisseurs.


En théorie, nous sommes au point, nous maitrisons le « wording », nous maitrisons les « concepts », les « trames » organisationnelles, nous maitrisons le « cadre ». Les sociétés de consulting, le management des entreprises, tous les paramètres sont au vert. La situation est « nominale ».


Nominale certes, mais pour le management et seulement pour celui-ci. C’est la que la petite histoire rejoint la grande histoire et que l’individu télescope l’entreprise. Nous avons modélisé l’organisation parfaite, avec une fluidité des projets et des idées convenable, des procédures testées et validées, bref les conditions de la mise en production à l’échelle 1.


En théorie, mais en théorie seulement, car notre société est structurellement différente de la société anglo-saxonne, et nous avons beau nous rêver businessman, nous n’y arrivons pas vraiment, nous avons un frein, une différence, pire encore, quand on plonge un Français dans le bain anglo-saxon dans l’immense majorité des cas il se transforme en « empaffé » de première. C’est fâcheux…


Non pas qu’il n’appréhende pas l’intérêt du système, non, il se l’approprie, il le modifie à son avantage et détourne de son but ultime qu'est le collectif afin de le transformer en outil de pouvoir personnel. Alors que le système anglo-saxon est ouvert, le notre est fermé, concentré et égocentrique.


J’ai eu l'occasion de travailler sur des projets de réseaux collaboratifs pour le compte des plus grandes écoles Françaises, de Polytechnique à Sciences Po en passant par HEC. Là où les anglo-saxons sont ouverts et ont appréhendé la notion de réseau éclaté, leurs équivalents Français fonctionnent en silo et en réseaux d’anciens. Ce constat est simplement affligeant.


Dire que les anglo-saxons ont compris avant nous est un euphémisme, ce sont les étudiants de ces mêmes écoles qui dès leurs premières années d’études ont eux mêmes pensés, créés, et mis en œuvre ces réseaux globaux de communication interactifs et collaboratifs, et cela dans l'immense majorité des cas en avance de phase vis à vis des attentes concrètes du marché. L'explication est simple, puisque ces systèmes sont probabilistes, ils sont donc en amont même de la prise de conscience de l'individu. Et donc du décideur et du pouvoir.


Pendant ce temps, nous, les Français, attendons que l'étudiant ait obtenu son diplôme d'ingénieur, ait effectué 2 ans de stage en entreprise, 5 ans de fonction "junior", 5 de fonction "senior", avant même d'envisager qu'il puisse émettre autre chose qu'une opinion monosyllabique (euh, ah, oh...).


Sur quoi repose cette évidence, et pourquoi cette alchimie n’est elle en partie possible que dans le cloaque des laboratoires des universités Américaines ?


En quoi leur « code » par défaut est différent du notre, en quoi l’envie et le dépassement du cadre est-il préconditionné dans leur mode de pensée, et est-ce une fatalité que nous ne puissions adhérer aux mêmes concepts et à la même forme d’intelligence neuronale et égalitaire, et qu'au mieux nous ne puissions que nous placer dans leur traine ?


Que nous réserve le dessous des cartes, chacun d’entre nous mesure, constate et bien souvent regrette un tel écart de perception et de culture du partage et de la collaboration. Évidemment il ne s’agit pas de généraliser le problème en sectorisant d’un coté les bons et les mauvais élèves.


Qu'est ce que qui préside à ce qu'une étincelle devienne une grande idée à l'échelle mondiale, qu'est ce qui transcende les cultures, les langues, les barrières identitaires et religieuses, quelle est l'alchimie du succès, ses différents composants, comment se construit celui-ci, se doit il d'être projeté comme un tout ou bien construit comme un assemblage protéiforme ?


Bien souvent, d’infimes différences de perception dans l'énoncé de la problématique de départ aboutissent à de gigantesques écarts dans les réalisations finales...


Sur les différents projets menés auprès des grandes écoles Françaises, l'adhésion des équipes IT était évidente. Le blocage venait de la sphère supérieure, de l'élite, de ceux qui avaient mis des dizaines d'années à maîtriser un savoir et dont la seule et unique obsession était d'en tirer avantage. Alors que la culture anglo-saxonne applique le concept de la sphère nourricière ouverte et accessible à tous, mais aussi que la contribution du plus grand nombre servira le groupe, la notre applique celle du sérail et de l'introduction, celle des "élus". Élus qui eux même exerceront un stricte contrôle du dogme et qui appliqueront à leur tour les mêmes concepts de cooptations.


En France, la question n'est pas de savoir si une idée est bonne, mais de savoir qui l'a eu, et si il est légitime que cet individu l'ait eu.


En France nous n'avons encore rien compris à Internet.

Augmentation importante de la délinquance féminine, l'écart homme femme se réduit !





la politique de parité commence enfin à porter ses fruits !

Kerviel fusillé pour l'exemple !


3 ans ferme, 4,9 milliards d’amende, ou comment transformer la faillite d’un système en la faillite d’un seul homme, circulez il n’y a plus rien à voir !


A ce niveau de mystification, ce n’est plus de la justice, c’est Las Vegas, disparition d’éléphants, escamotage de la muraille de Chine, la femme à barbe et l’homme canon relégués aux oubliettes !

Les dix stratégies de manipulation de masses selon Noam Chomsky


http://www.pressenza.com/npermalink/les-dix-strategies-de-manipulation-de-masses

Le linguiste nord-américain Noam Chomsky a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les média. Nous la reproduisons ici. Elle détaille l'éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu'à maintenir le public dans l'ignorance et la médiocrité.

PRESSENZA Boston, 21/09/10

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

lundi 4 octobre 2010

Bête et Méchant 2.0 !


http://surveillermonsalarie.com/

Démonstration par l'exemple....

La menace c'est le réseau, la menace c'est dehors, la menace c'est la liberté, l'émancipation, la menace c'est de donner à un collaborateur la possibilité de se "sourcer" en dehors de la consanguinité, de la machine à café, l'entreprise se referme, se "narcissise", "s'égocentre", l'entreprise c'est la cohorte de fourmis qui suit aveuglément les phéromones du dirigeant.

Cette idée, est l'archétype de l'idée capable de lever des fonds auprès du milieu de la finance, car elle cloisonne, elle occulte, elle rassure, elle limite, elle est sécurisante, elle est bête et méchante, elle est purement Française, elle est dans l'air du temps, dans l'opposition systémique, dans la dualité et la dichotomie, elle laisse à entendre ce que veut entendre le chef d'entreprise moyen "vos collaborateurs vous volent" !

C'est la négation de ce qu'est l'individu, c'est l'industrialisation du 19ème siècle à la mode 2.0. C'est le poulailler, la batterie...

Et le pire dans tout ça, c'est non pas que le cynisme (au sens marketing du terme et non philosophique) trouve son marché, c'est bien plus que les médias se fassent l'écho d'un telle médiocrité.

Ce blog s'appelle "Libéralisme 2.0 à la Française !", dès son premier jour voici le premier article nommé "Stalinisme 2.0 mon cul !"

Libéralisme 2.0 à la Française ?


Bon, évidemment comme ça de but en blanc on va croire que je règle mes comptes. Ce n’est pas totalement faux, mais ce n’est pas totalement vrai non plus, car en matière d’idées préconçues et de certitudes de mous de veau, il faut quelque fois prendre un peu de recul et tenir compte du contexte.


Le WEB 2.0, la mise en réseau, les solutions de communications unifiées, les ERP, les services personnalisés, les solutions de mobilités, les terminaux de mobilités, les tablettes PC, le crowdsourcing, l’open innovation, l’écolonomie, le green IT j’en passe et des meilleurs sont aujourd’hui, à en croire les spécialistes, autant de gisements et d’opportunités de croissance et de révolution de nos habitudes. Mieux encore, notre monde est à la croisée des chemins, notre société ne sera plus jamais la même, la multitude des offres et des contenus révolutionne notre économie, la dématérialisation modifie profondément nos procédures décisionnelles d’achat, des robots d’indexation et de recherche d’une capacité insoupçonnable pour l’immense majorité de nos cerveaux cherchent et trouvent pour nous les obscurs objets de nos désirs !


Dans l’ombre, alors que nos synapses tricotent et détricotent nos envies, nos besoins, nos désirs refoulés et enfouis au tréfonds de notre inconscient, quelque part sur la toile, une entreprise, un entrepreneur, un philosophe, un internaute, une machine, un moteur de recherche traque pour nous l’information qui « matche » avec ce que nous ne cherchons nous même pas encore. Il la traite, l’analyse, la benchmark…


La prospective de masse est en marche, gros malin que nous sommes, que croyons nous, que nous, tout seul devant notre écran nous pensons qu’il n’y a pas dans l’immensité de la galaxie internet quelqu’un, quelque chose, une entité qui n’a pas eu la même idée que nous, ou tout du moins qui ne s’est pas dit « tiens, à mon avis il y a surement un gogo près à mettre quelques piastres sur un truc dans le genre ».


Fatale erreur, non pas sur l’opportunité, certes immense (quand celle ci ne tend pas à la mystification, combien de gamins auréolés des félicitations du jury pour un devoir de philo pompé à un illustre inconnu vaguement wikipédié ou googlisé), mais bien plus sur la révolution attendue.


Nous croyons révolutionner en innovant la société, hélas non, nous ne sommes qu’en train de la faire évoluer. Ce qui change « c’est l’accès à », et non le principe qui sous tend nos économies et la rigidité de son cadre que sont le libéralisme et le capitalisme.


Mince alors, encore un rendez-vous raté, après avoir cru pouvoir, à défaut de devoir, réformer la finance internationale suite aux conséquences désastreuses d’un pseudo bricolage d’une tribu consanguine de financiers nourris au sein d’un même système de pensée unique (issue certes de différentes écoles), nous voilà en train de transformer le premier et seul outil transcendantal non philosophique et non religieux en gigantesque machine à pognon qui renforcera le pouvoir central de quelques uns.


Hélas le réseau s’est incarné, ne voyez pas ici la naïveté d’un idéologue apôtre de l’altruisme à tout prix. Il suffirait de remonter le fil d’Internet pour y trouver les gènes de la guerre froide et de l’obsession de garantir les communications en cas de conflit nucléaire global, c’est pour dire si Internet et démocratie n’ont strictement aucuns ancêtres communs. Non il s’est incarné dans son essence même au travers du marché, et les rares idées humanistes qui s’en sont inspirées souffrent de l’implacable réalité de l’ancienne économie dont la grille de lecture prévaut encore aujourd’hui en matière de nouvelle économie.


Des bulles dans les yeux :


En 2001, tout juste dessaoulé de la gueule de bois de sa vie, le milieu de la finance internationale s’est appliqué à lui même un concept vieux comme le monde « chat échaudé craint l’eau chaude ». Ce qui d’un pur point de vue reptilien n’est pas totalement absurde. Tout cela serait probablement parfait si dans cette histoire nous n’avions pas fait malencontreusement abstraction d’un élément déterminant, celui de la mécanique des fluides.


Avec le sens de la mesure qui caractérise tout bon financier qui se respecte, les investissements internet sont ainsi passés du tout au rien. En quelques mois, l’économie d’internet s’est télétransportée d’une capacité de financement totalement délirante associée à des objectifs de gains extravagants à… « Rien ».


Résumons, une bande d’allumés, quelques fois géniaux, quelques fois visionnaires, quelques fois totalement à coté de la plaque ont fait le hold-up du siècle auprès d’une bande de cravatés qui ne demandait qu’à croire au père Noël. Et quand un cravaté croit au père Noël, il ne neige pas que de la poudre, mais aussi des dollars, des conteneurs de dollars. Par pure charité chrétienne je ne ferais pas la liste des investissements colossaux réalisés dans des projets invraisemblables, autour de business modèle inexistant, avec des TRI attendus à faire passer Madoff pour un quêteur du secours populaire. Et en matière de promesses, ça fait un moment que l’on sait quoi penser de ceux qui y croient.


Jusque là rien de nouveau sous le soleil, j’enfonce les portes ouvertes laissées béantes par le tsunami de la bulle internet. Le vrai souci, ce n’est pas les milliards de dollars qui se sont envolés dans l’hyper espace internet, le problème ce n’est pas que quelques uns aient perdu beaucoup vu que ce sont les mêmes qui se sont gavés durant des décennies.


C’est qu’aujourd’hui, la fameuse mécanique des fluides évoquée ci-dessus s’est stoppée net. Non… elle ne s’est pas stoppée, elle s’est réorientée, son pouvoir d’irrigation et d’hydratation s’est redéployé entre cravatés. D’un système chaotique, naissant, arborescent et fortement créatif, nous sommes passés à un système tendant à la garantie, à la consanguinité, au formatage et à la pure industrialisation des idées. Les cravatés cherchent toujours le « bon gros coup ». Le truc énorme, le big hit, la tête de gondole, bref, ce que leur promettaient les créatifs, au détail près qu’ils veulent le faire avec du cravaté, de l’estampillé, du labellisé, du coopté, du cousin germain.


Maintenant regardons un peu en arrière, sur les 10 plus gros succès internet, que trouvons nous, des cravatés ou des allumés ? Des visionnaires ou des gestionnaires ? Des innovants ou des évoluant ?


Il n’est pas question d’opposer les styles, les goûts ou les couleurs, il est question de permettre aux « talents » et aux « idées » de s’exprimer tout en les associant à des « profils » et à des « compétences », il est question de mettre en œuvre de véritables outils de logistique des idées et des fluides vitaux à l’accomplissement d’un projet. Gérer un projet, c’est le qualifier au fur et à mesure en le nourrissant, le renforçant et en lui adjacent les compétences nécessaires à sa bonne conduite.


C’est ce que devrait être le Libéralisme 2.0, et paradoxalement c'est exactement ce qu’il n’est pas, et ce dont il s’éloigne à grands pas. La négation de la notion biomorphique d’un projet, et la peur que suscite ça permanente adaptation à son environnement, la notion d’intégration, au sens biologique et de système intégré, sont autant de concepts auxquels nos « élites » ne sont pas formées et encore moins confrontées au cours de leur parcours académiques. La perception analytique et matricielle s'est substituée à la perception globale. C'est sur ce point que la gestion tricolore de l'innovation est consanguine. Alors même que le cercle doit s'ouvrir, celui-ci se resserre, se concentre et finalement s'étouffe.


L’ouverture, et son corolaire qu’est l’écoute active, la capacité de remise en question, ne sont que les items des jobs descriptions des offres d’emplois qui tapissent internet depuis le milieu des années 2000. Mais ce n’est que l’appartement témoin, une fois emménagé, et à quelques exceptions près, c’est la précaution absolue qui prend le relais. Survivre dans l’entreprise, c’est ne pas faire de vague, et par dessus tout ne pas se tromper, ne pas se tromper c’est fermer sa gueule. La norme remplace l’idée, le label remplace l’usage et le besoin. Le parler Geek n’est que l’ultime avatar de la totale perte de sens et de contenus des projets.


Notre économie, souffre d’un cruel manque d’innovation, au delà de l’innovation en elle même, il s’agit bien de filière et de réseau d’innovation, de culture de l’innovation. Que font les investisseurs, ils scannent le marché pour recouper les idées susceptibles de répondre aux attentes de leur propre grille de lecture. De ce fait leur tamis est devenu totalement obsolète, leur approche est faussée par deux paramètres, le premier est liée au traumatisme de l’explosion de la bulle Internet (elle même créée par leur propre fantasme de rentabilité), le deuxième est leur formatage culturel.


Notre pays souffre d’un double handicap, la fascination que le libéralisme anglo-saxon exerce sur nos élites et sur les décideurs... Ce monde merveilleux du possible et de la créativité, mais pour l'appréhender, encore faudrait-il en intégrer ses fondamentaux propres, car ces succès sont probabilistes et ne reposent sur aucun business modèle lisible pour un financier.


La notion de renforcement et de consolidation est venue se substituer à celle d’évolutivité, hors, sur les succès (mondiaux) évoqués précédemment, tous partagent un trait en commun, leur évolutivité, leur souplesse et leur adaptabilité, ces projets sont vivants, car ils se nourrissent d’eux mêmes et pas uniquement par la contribution d’une élite fut-elle ultra diplômée et ultra compétente. Ils laissent la place au « vivant », au « chaos ».


L’effet levier de la Net Économie c’est bien qu’elle redevienne une économie du « Net » ou du « Web » et non une énième adaptation de l’ancienne économie.


Financer la création et l'innovation, c'est la faire sienne, la comprendre, l'intégrer comme une composante de son propre système référentiel, c'est en accepter les risques. En l'état notre économie en est incapable.