jeudi 21 octobre 2010

Télétravail et Qualité de Vie


Déjà j'ai trouvé comment le truc fonctionnait pour répondre...
(private joke : "passer en mode forum").

Donc le télétravail et la qualité de vie (évidemment on parle de nous et pas des autres) ?

Bien, mon point de vue va être un peu conceptuel, c'est un peu mon défaut, tout d'abord il n'y a pas de qualité de vie, mais des Qualités de Vies, à savoir que dès que l'on travaille de chez soi, on fait rentrer physiquement le travail dans sa vie privée (ou le contraire, ça dépend du degré d'investissement ou de surinvestissement de l'individu dans son travail et inversement).

De ce fait, on isolera deux domaines, la qualité de vie professionnelle, et la qualité de vie privée qui sont malheureusement, et je le regrette, dans la plus part des cas parfaitement antinomiques, bien qu’étant intrinsèquement liées. Conceptualiser la notion de « qualité de vie globale » est déjà une projection de convention sociale assez évoluée, c’est, je pense, le sens de la question.

Partant de ce principe, on peut aboutir à une multitude de scénarios et de cas de figure.

Qu’est ce qui préside au télétravail ?

Un choix de vie (ah, déjà on est dans le désir…) « je veux vivre à la campagne, à la montagne, je veux vivre et bosser à mon rythme, la société (les autres) m’emmerde, j’ai une particularité intellectuelle qui fait que quand ça vient ça vient et que quand ça vient pas ça vient pas (cerveau droit) », etc, etc.

Une imposition, open-space et raréfaction des mètres carrés, home office, mutualisations des espaces de travail, dématérialisations de certains services et/ou productions.
« Mr Pignon, dans le cadre de votre contrat et comme stipulé dans l’article XB23.12 alinéa 3 : le collaborateur s’engage à bosser de là ou on lui dira de bosser et à l’instant ou on lui ordonnera de le faire, vous avez 10 mn pour faire vos cartons, un ingénieur passera à votre domicile dès demain matin pour la configuration de votre routeur et de vos paramètres de sécurité ».

Travailleurs intellectuels ou manuels, travail collaboratif séquencé et phasé ou bien indépendant et asynchrone, voilà déjà une quantité de questions importantes qui conditionne la réponse.

Qu’est ce que le télétravail ?

Est-ce une dématérialisation totale d’une fonction ou d’un service de l’entreprise, ou bien est-ce une succession de séquences, 1 jour au bureau de Paris, 4 jours de home office, 5 jours de bureau au siège et le weekend sur les dossiers en retards (ça parle à quelqu’un ?) ?

Est-ce une prise de recul, un choix, une philosophie, ou est-ce la dernière invention du productivisme afin de permettre à un collaborateur de croire gagner en liberté et en indépendance alors qu’il s’agit en fait de l’ultime forme d’aliénation professionnelle ?

Est-ce de la Qualité pour l’entreprise (QoS) ou de la qualité individuelle ? Quel est le mode de rémunération associé, à la tâche, annualisé, mensualisé ? Quelle est la valeur d’échange du prétendu gain en Qualité de Vie ? Combien de temps vous prendra la réalisation d’une tâche vs sa valeur d’échange ?

Bon, voilà pour les questions, passons aux réponses, enfin à ma réponse…

Avant, j’étais un travailleur « normal », je bossais dans une entreprise, avec un bureau, une place de parking et tout ce qui va avec. Mais, notre domaine d’activité, et mes fonctions m’amenaient à bosser aussi de chez moi, les soirs et les week-ends, en utilisant des outils collaboratifs « synchrones » (Visio, webco) avec des interlocuteurs « mondialisés », donc rarement off pendant le 20h00 de qui vous voulez, et quelque fois pas très catholiques, donc susceptibles de bosser pendant la messe de France 2 (je ne la regarde pas, à cette heure soit je dors, soit je m’efforce de me fracturer quelque chose en VTT).

C’était passablement chiant, non pas dans l’absolu, c’est plutôt amusant de se croire projetable et doué d’un don d’ubiquité. Le souci c’est bel et bien de faire la part des choses, et de savoir dire à un Coréen, à un Israélien ou à un Californien que c’est l’heure d’aller coucher les enfants (les miens, et aussi peut-être les leurs).
On arrive assez vite au « oui oui, commencez sans moi, j’arrive tout de suite », ou alors « je termine mon mail et je suis à toi », etc, etc.

Puis, est venue l’aventure personnelle « www.mycompany.com », négociation, « merci, non c’est moi, non j’insiste, on s’appelle, on se fait une bouffe, et sinon pour les vacances tu fais quoi, etc, etc.».

Donc on passe à la phase dure, la phase « maireau ou buson », dossiers, projets, et surtout gestion de son temps et de son agenda, et la va falloir faire preuve de volonté, d’organisation et faire un véritable travail d’éducation vis à vis de son entourage. Je précise que dans mon cas, la gestion du temps est relativement simplifiée par une certaine maitrise des livrables et des délais de ceux-ci. C’est plutôt plus simple qu’avant de ce point de vue.

En revanche, une règle, une seule, s’astreindre à un rythme et à un cadre rigide, établir des règles précises et partagées par tout votre entourage, quand Papa est au téléphone ? Quand Papa est dans son bureau ? Quand Papa est en visioconférence ? Etc. etc.

Donc, et pour conclure ma trop longue intervention, et pour abonder dans le sens de Julie (la précédente intervenante), tout est affaire de contexte.

Qui, pourquoi, dans quel contexte, à quel rythme, avec quel type de contrat, de rémunération, avec quel déclencheur, choisi, subi, sur quel type de mission, bénéfice visé versus bénéfice réel, et surtout, prenez l'avis de votre famille !!!!

Voilà le point de vue d’un homme, de 44 ans, vivant en région Parisienne, avec une épouse absente 15 jours par mois et deux enfants de bientôt 13 et 9 ans.

Le reste, ce n'est que des statistiques.

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